Récit de la soirée rebelle et sauvage du 12 mai

A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.

Dès le début, il y a une bonne centaine de personnes devant l’entrée du bâtiment, protégée des roboCOPS présents en grand nombre. Très vite, les politicards sont contraints d’arrêter leurs débats, car une boule puante est écrasée dans la salle par un manifestant qui a réussi à déjouer les services de sécurité. Alors que des élus se précipitent aux fenêtres pour fuir l’odeur nauséabonde, pétards et noms d’oiseaux résonnent jusqu’à leurs oreilles depuis la rue. Des fumis sont là pour mettre un peu d’ambiance et occasionner de la gêne pour les flics et les bourgeois. Tous sortent au compte-goutte sous les huées de la foule. Les flics assènent des coups de matraque à un manifestant lorsque celui-ci vient soutenir avec ses poings une jeune femme pris à parti par un vieux réac’ du conseil (qui lui déverse sa mysogynie et son sexisme en pleine face par un “ta gueule salope!”. Mais les porcs récoltent tout de même une rafale de pétards à leurs pieds, provoquant un peu de panique dans leur rang. Quelques personnes interviennent dans la foulée pour empêcher l’arrestation du lanceur bien inspiré.

Quelques minutes plus tard, une partie de la foule part en courant vers l’autre sortie du bâtiment, car le maire PS, Jean-Louis Fousseret, est aperçu en train de monter dans sa grosse voiture pour repartir. Des personnes s’enchaînent devant et la bloquent : certaines montent sur le capot de la bagnole, d’autres parviennent à ouvrir la portière à deux reprises. Des « Ordure » et « Crapule » fusent en sa direction. Plus ça gueule et plus les flics ont la main lourde. Le maire parviendra, grâce à la police et à sa démonstration de force, à repartir au bout de plusieurs minutes, non sans mal. Une personne sera gazée et interpellée par les flics pour « entrave à la circulation » et « violence aggravée ». Ensuite, la foule repart en cortège en direction de la place Granvelle pour parler de la suite.

des-impacts-sur-la-vitrine-du-lcl-rue-de-la-liberte-photo-lbp-1462955582Sur le chemin, une agence LCL, déjà bien amochée lors de la manif de mardi 10 mai, est taguée d’un « (A) ». Rapidement, il est décidé de se diriger vers le commissariat en solidarité avec la personne interpellée. Sur le parcours, des tags sont inscrits. Un mur du commissariat de la police municipale est tagué d’un « Mort aux flics » et d’un « CRS SS ». Sur les murs de la mairie, les slogans « Que crève le vieux monde », « Ni loi ni travail » ou encore « Ils ont le 49-3, on a des 7,65 » sont tagués sur la longue façade. Une fois devant le commissariat, la circulation des voitures et du tramway est bloquée pendant un bon moment. Vers minuit, la personne séquestrée par les flics est relâchée, sans suite (le maire a annoncé dans la presse, le lendemain, qu’il n’allait pas porter plainte, préférant « jouer l’apaisement » dans sa ville.)

interimBesakAu petit matin, les socialos tirent la gueule : leur local, qui est situé à deux pas du comico, s’est une nouvelle fois fait repeindre de slogans hostiles : « Nique l’Etat PS – 49.3 on se vengera » , accompagnés d’un « (A) ». Dans le quartier des Chaprais, des vitrines de ce monde de fric et d’exploitation ont été défoncées : une dizaine d’agences d’assurance (la Matmut), mais surtout d’agences intérim (« Côté Job, Kelly Services, Temporis, Samsic, Supplay »), immobilières (dont le promoteur immobilier « Icade ») présentent de gros dégâts tout le le long de l’avenue Carnot, de la rue Fontaine Argent et sur la place Flore.

Ce fût rebelle et sauvage. Cette soirée a marqué un moment de rupture dans cette ville avec ce que l’on a pu vivre jusqu’à présent dans le cadre de cette lutte contre la loi « travail ». Faisons en sorte que ça ne soit qu’un début…

SOURCE

Deux jolis mois contre le travail et son monde ! [Récits des rues de Besançon depuis le 9 mars]

Source : Le Chat Noir Emeutier

Tout commence le 9 mars, avec un appel à manifester pour 14h place de la révolution lancé sur un réseau social. Les syndicats, pris de cours, emboîtent le pas à cette initiative par crainte du caractère incontrôlable du déroulement des manifs des jeunes. Ces syndicats entendent donc être présents pour surveiller tout ce petit monde, et leurs propos tenus lors de l’intersyndicale l’illustrent une nouvelle fois. Plus de 4000 personnes manifestent à travers les rues. Les flics en civil menacent les responsables syndicaux de charger si le cortège prend la voie du tramway, ce qui correspondait davantage à un coup de pression qu’autre chose. Vu le nombre de personnes présentes, cela aurait été bien hasardeux de leur part d’attaquer le cortège au départ de la manif. Toujours est-il que nos pacificateurs obéissent à l’injonction des flics. On notera tout de même que des militants du MJS se sont perdus dans le cortège. Arrivés à la fin du parcours, ils se sont faits arracher leur drapeau, qui a ensuite été brûlé parmi la foule et accroché à un chéneau de la place de la révolution.
Le 17 mars, ce sont les étudiants et les lycéens qui prennent la rue: 300 personnes sont au rendez-vous, et on constate paradoxalement qu’en étant moins nombreux on met bien plus de bâtons dans la routine tramway-boulot-dodo. Bon nombre de tags, qui ont été inscrits sur les murs de la ville quelques jours avant cette journée de mobilisation, appellent à tout bloquer et à prendre la rue. Parmi eux, « Pour vivre debout, bloquons tout ! Grève générale ! », « Vivons debout, bloquons tout ! Tou.te.s dans la rue! », « Ni loi ni travail », « Gare à toi bourgeois ! », « Contre la loi des patrons : grève, blocage, sabotage ! », etc … Le cortège tente de rameuter les lycéens de plusieurs bahuts: ça commence au lycée ‘Pasteur’ situé en plein centre-ville. En arrivant devant les grilles du lycée, le proviseur prend des allures de vigile, craignant que certains manifestants pénètrent dans l’établissement. Mais quelques minutes plus tard, plusieurs d’entre eux arrivent à entrer de force dans le lycée. Les surveillants prévoient le coup et stationnent devant chaque porte d’accès aux salles de cour situées aux étages. L’administration décide de verrouiller les grilles de l’établissement, enfermant les lycéens et les quelques personnes qui ont pénétré de force. Par ailleurs, on apprend que le proviseur a appelé les flics et porte plainte pour agression et intrusion dans l’établissement. D’après sa déclaration aux keufs, il évoque de “jeunes individus violents et cagoulés prêts à en découdre”. Malheureusement, très peu de lycéens rejoindront le cortège par crainte de représailles de la part de l’administration. Le cortège continue en direction du lycée ‘Jules Haag’, puis devant le lycée professionnel ‘Condé’, où les flics sont présents en nombre. Quelques manifestants arrivent à pénétrer dans l’enceinte des lycées. Bien que les membres de l’administration du lycée ‘Jules Haag’ anticipent le coup et la désactivent rapidement, il y a en revanche plus de succès au lycée ‘Condé’, où cette perturbation réussit à faire sortir les lycéens dans la cour. Le but n’était évidemment de les joindre à la manifestation puisque les portes étaient verrouillées par l’administration et gardées par les flics, mais plutôt de perturber le déroulement des cours et le fonctionnement normal du lycée, ainsi que d’afficher notre présence et notre détermination pour la suite.
Le 24 mars, 400 personnes sont au rendez-vous place de la révolution. Le cortège est bruyant, de nombreux slogans offensifs sont lancés “A bas l’État, les flics et les patrons!”, “PS-MEDEF, mais défonçons-les!”, “les patrons comprennent qu’un seul langage, Grève, blocage, sabotage!”. Il s’agit de la deuxième manif sauvage après celle du 17, ce qui a le don d’énerver les flics. Comme lors du 17, le cortège sort du centre-ville piéton et de la routine des manifs plan-plan encadrées par les centrales syndicales et les flics. Le tramway est bloqué pendant un bon moment, car le cortège de la manif suit ses voies en direction de la gare, qui malheureusement ne sera pas envahie. Cependant, un sit-in se tient sur l’un des gros rond-points devant la gare TGV pendant près de 20 minutes. En redescendant la rue ‘Battant’ en direction du centre-ville, le local du front de gauche reçoit glaviots et tags anarchistes sur sa façade. La manif continuera le long de la voie du tramway, bloquant une nouvelle fois le tram-tram quotidien des bisontins, travailleurs comme consommateurs. Plus tard dans l’après-midi, un manifestant s’est vu convoqué par la police en rentrant de la balade. Les raisons de cette injonction policière sont en lien avec la plainte déposée à la suite de l’intrusion de force dans le lycée ‘Pasteur’ lors de la manif du 17 mars. Il se fera interpeller par les flics alors qu’il se rendait à sa convocation entouré de dizaines de personnes en soutien vers 17h. Deux heures plus tard, le rassemblement de soutien devant le commissariat central se fait gazer et matraquer par les keufs et deux manifestants sont interpellés.

Dans la nuit du 30 au 31 mars, une deuxième nuit d’occupation eut lieu à la faculté de lettres. A la suite de l’AG du mardi 29 mars, l’occupation du plus grand amphi fut votée, ainsi que le blocage de l’établissement pour la journée du 31. L’administration de l’université de franche-comté décida d’embaucher pour cette deuxième nuit d’occupation une entreprise de vigiles, “DSP Sécurité”, afin de remplacer le concierge et un de ses collègues présents la nuit précédente. On se dit que ça va être tendu d’être en compagnie de petits flics à l’attitude teigneuse et belliqueuse. Et bien non. Le vigile était tout seul, et le blocage a pu s’organiser comme prévu. Au petit matin, toutes les entrées de la fac étaient bloquées, et le vigile dut négocier ardemment pour que les étudiants le laissent sortir avec sa voiture. D’autres partent en direction du site ‘Arsenal’ (deuxième site de la faculté de lettres) situé à une quelques centaines de mètres du site ‘Mégevand’ dans le but de monter des barricades et de le bloquer. A l’aide de poubelles et de matériel de chantier – ça tombe bien, des travaux sont en cours sur le site ‘Arsenal’: la ‘Maison des Sciences et de l’Environnement’, symbole de l’excellence universitaire (et de “l’austérité à la fac”), doit bientôt voir le jour – les portes de l’administration et celles d’accès aux salles de cours et aux amphis sont rendues inaccessibles. En guise de réconfort matinal, une exploitée de l’administration fait preuve de son soutien total envers les actions de blocage contre le gouvernement et ses lois dégueulasses. Ça réchauffe les cœurs après une nuit belle mais éprouvante.
L’heure d’arrivée du personnel et des étudiants approche, et un comité d’accueil attend tout ce petit monde autour d’un déjeuner prix libre à l’entrée principale de la fac. Sur la façade de la fac est suspendue une banderole, qui annonce clairement la couleur : « Leurs profits brisent nos vies : grève, blocage, sabotage ! ». Les personnes qui arrivent au compte-goutte peuvent lire quelques slogans inscrits sur les murs autour de la fac de lettres : « Émeute-toi !, « Le monde ou rien ! », « Besak soulève-toi », etc… La foule commence à s’agglutiner, et la circulation dans la rue est de fait ralentie : tous papotent, s’engueulent, certains râlent, d’autres montrent leur satisfaction de voir cette fac aussi bien bloquée (rappelant que même pendant la lutte contre les retraites de 2010 elle n’avait pas été aussi bien barricadée). Les femmes de ménage font partie des plus réjouies en voyant le blocage, bien satisfaites pour une fois de ne pas aller ramasser la merde pour des clopinettes. Cela permet de libérer du temps pour échanger et de briser un tant soit peu cette routine moribonde. Personne ne passe, hormis ceux qui luttent et occupent. Cependant, le bruit circule que le doyen a réussi à pénétrer dans l’enceinte de la fac. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que deux pavés traversent une fenêtre de son bureau (manquant de peu d’atterrir sur son crâne), histoire de lui rappeler que c’est un patron comme un autre et que le blocage vaut pour tout le monde, y compris et surtout le personnel de l’administration. Il venait tout juste de revenir du site ‘Arsenal’, où il est allé constater le blocage des bâtiments : au passage, il a profité de sa venue pour aller dire aux étudiants du comité en lutte contre la « loi travail » présents pour tenir le piquet de grève qu’il allait porter plainte pour dégradations après avoir constaté qu’une porte vitrée avait volé en éclats. Tôt lundi 4 avril, le doyen tire la gueule et tient à aller signifier aux occupants de l’Amphi ‘Donzelot’ que le blocage aurait laissé quelques traces sur les murs et dans des serrures de salles de cours, ainsi que dans les cadenas de plusieurs portes d’entrée de la fac. Comme quoi, un blocage réserve des fois quelques surprises bien dissimulées.
Parallèlement à cette agitation autour de la fac de lettres, les lycéens de Pergaud se sont également passés le mot pour bloquer leur bahut en se donnant rencart à l’aurore. Au petit matin, les flics rôdent autour du lycée ‘Pasteur’, le proviseur est sur les dents : d’après des lycéens, il a harcelé les keufs pour qu’ils organisent des rondes autour de son établissement par crainte de blocage (selon lui, « des radicaux cagoulés de Paris auraient prévu de venir pour participer au blocage »). Les lycéens de ‘Pergaud’ reçoivent très vite le soutien massif des lycéens de ‘Pasteur’ (Il y aurait eu 500 lycéens de ‘Pasteur’ absents rien que pour la matinée de jeudi). Une fois le lycée bloqué, une foule de plus de 300 jeunes commence à s’élancer dans le quartier de ‘Palente’/’Orchamps’ de manière entièrement spontanée. Durant le parcours, il y a très peu de flics et beaucoup de boxon. Des slogans incitant à la révolte sont inscrits à la bombe sur les murs du trajet en direction du centre-ville, afin de rejoindre la grande manif de l’intersyndicale qui fut sans surprise d’un mortel ennui et ultra-surveillée (entre les flics plus déployés qu’en temps normal et les SO des syndicats…).

Jeudi 14 avril, une manifestation sauvage rassemblant entre 250 et 300 personnes part de la place ‘Granvelle’ vers 21h15, n’attendant pas la fin du discours du chef de l’Etat retransmis en direct» (heureusement pas mal coupé grâce à la mauvaise connexion wifi de la ville). A coups de pétards, équipée de fumis et de flambeaux, la manif s’élance sans un flic dans le périmètre. Quelques poubelles sont renversées et mises en travers de la rue. Deux rues plus loin, les bombes sont sorties et des tags accompagnés de « A » cerclés fleurissent un peu partout sous les acclamations d’une bonne partie de la foule, sur les murs, des banques comme sur des vitrines de bijouterie (« (g)rêve général(e) », « révolte », « Nique les riches », « Travaille, consomme et ferme ta gueule »..). En arrivant place de la Révolution, une sucette publicitaire tombe en miettes. Cette déambulation sauvage est bien tapageuse et elle poursuit son chemin en direction du quartier ‘Battant’. Arrivée à la fontaine ‘Bacchus’, une poubelle est une nouvelle fois mise en travers de la rue. Alors qu’une manif sans keuf et sans syndicat était lz plus belle occasion à saisir pour foutre un peu de bordel dans les rues d’une ville si pacifiée, un « civil en flic », qui fait irruption pour empêcher un manifestant de mettre une poubelle en travers de la rue et de l’incendier, récolte plusieurs coups de poing bien placés dans la face et repart la bouche en sang. Cet épisode doit servir d’avertissement et rappeler à ceux qui entendent contrôler et canaliser la colère contre cette société mortifère qu’ils n’ont pas leur place parmi nous : flics en civil, civils en flic, dégageons-les des manifs !

Jeudi 28 avril, pas moins de 1500 personnes manifestent dans les rues, bloquent les voies du tramway : la circulation en fait les frais. A la fin de la manif, un groupe de 15 à 20 individus est bien décidé à « nuire debout » et se mettent en direction du ‘Casino shop’ de la rue des Granges pour aller exproprier quelques produits nécessaires à notre survie quotidienne. Rapidement, les employés du magasin agissent en bons chiens de garde de leur exploiteur et, pris de panique, alertent le patron. Tous font barrage aux pilleurs de manière acharnée et les séquestrent : la porte d’entrée du magasin explose en miettes sous la charge de la foule déterminée. Malgré la rapide intervention des flics et leur promptitude à mettre la main sur une partie du petit butin exproprié, quelques biens ont pu être distribués aux galériens qui passaient dans la rue. Malheureusement, trois personnes finissent en GAV, mais elles en sortiront avec un simple « rappel à la loi ».

Manifestation sauvage en réponse au 49-3 !

La gauche au pouvoir, montrant une nouvelle fois le grand respect qu’elle porte à la voix populaire, a décidé de faire passer en force sa Loi Travail, en utilisant l’article 49-3 de la Constitution. La réaction ne s’est pas fait attendre: à Paris, Lyon, Toulouse ou Marseille, des rassemblements spontanés se sont formés pour protester contre cet énième déni de démocratie.
À Besançon, c’est une centaine de personnes qui s’est retrouvé ce mardi soir au square Granvelle. Aux alentours de 20h, un cortège s’élance vers la Préfecture, avec la ferme intention de se faire entendre, avant de marcher dans le centre ville: la rue Charles Nodier est bloquée avec des panneaux de chantier, la circulation interrompue et les voies du tramway occupées à plusieurs endroits. Les manifestants, munis de pétards, de barrières ou de panneaux de signalisation, se dirigent d’abord vers la place Pasteur, puis remontent la rue Battant en direction de la Gare Viotte, dont l’accès est bloqué momentanément. À noter qu’au moment de traverser le carrefour Battant, la foule est brutalement attaquée par un chauffard qui accélère et renverse plusieurs personnes, traînant trois manifestants sur plusieurs mètres; heureusement, leurs blessures sont superficielles, et le conducteur de la voiture a été interpellé. Souhaitons un bon rétablissement à nos camarades.
Le cortège redescend vers le centre ville par le pont Robert Schwint, avant de passer place de la Révolution, place Saint Pierre, pour finalement revenir au square Granvelle, qui restera occupé une partie de la nuit.


Cette soirée doit être le coup d’envoi d’un vaste mouvement de résistance populaire et démocratique. La loi El-Khomri est passée, il faut accepter ce fait (et nous ne sommes pas de ceux qui placent leurs derniers espoirs dans des motions de censures et autres fables parlementaires). Le seul moyen
que nous avons pour empêcher cette loi d’être appliquée, pour préserver, non seulement notre avenir, mais aussi celui des générations futures, et pour débarrasser ce pays de la dictature qui l’étrangle, est de chasser ce gouvernement, de dissoudre l’État et d’instaurer un nouvel ordre social et politique. Et pour cela, il va falloir se battre.

Plus que jamais, à bas la République! On lâche rien!

 

Auto-réduction au Casino Rue des Granges 28/04/2016

Suite à la manifestation syndicale du matin qui malgré la présence d’un cortège étudiant et lycéen n’a pas mobilisé grand monde et était assez peu dynamique, le comité de lutte de Besançon, des gens déters’ et des membres de l’AP ont décidés qu’il y en avait assez de l’inaction et des belles paroles sans actes derrières.

Il a donc été décidé de se rendre au Casino Rue des Granges pour effectuer une auto réduction pour nourrir les sans abris et les mendiants des rues du centre-ville, qui sont de plus en plus nombreux. Le gérant nous as comme prévu opposés une résistance et trois participants présumés dont des membres de l’AP ont été interpellés après l’action. Ils s’en sortent avec un rappel à la loi après 20h de GAV en attendant une éventuel plainte du gérant.

Alors pourquoi cette action ? Pour plusieurs raisons que nous allons essayer d’expliquer ici.

  • Tout d’abord, nous, militants révolutionnaires, affirmons que le droit de se nourrir à sa faim est un droit fondamental de tout être humain (homme comme animaux). Ce droit nous est confisqué, volé, interdit par l’économie. De ce fait, le constat est simple : il nous faut reprendre par la force ce droit. De plus, les franges les plus miséreuses de notre société sont celles qui sont les plus exposées à la faim. Nous avons donc décidé de prendre ces denrées pour aller nourrir les SDF du centre ville et non pour notre petit plaisir personnel.
  • Mais pourquoi avoir choisi cette épicerie en particulier. Tout d’abord, il était hors de question de piller des petits commerçants qui collaborent régulièrement avec les associations qui organisent des distributions de nourriture comme le Resto’ Trottoir, Sans Abris mais pas sans amis etc.. Nous avons choisi ce casino Shop là car le gérant est connu pour son agressivité envers les SDF et les personnes étrangères. Il y a deux ans, un SDF avait été agressé au Taser en fouillant les poubelles de cette épicerie. De plus, les franchises de type Casino ou Monoprix sont bien connus pour leur prix exorbitants qui chassent les personnes les plus pauvres des centres ville, détruisant la proximité, et gentrifiant nos vies. Voilà pourquoi cette épicerie a été visée.

Que retenir de cette action ? Certain.e.s diront qu’il ne fallait pas, que ce n’est « pas bien », que nous n’étions pas préparés, etc. En attendant, nous à l’Action Populaire assumons nos actes et nous sommes persuadé.e.s qu’il n’y a que dans la conflictualité et dans le rapport de force que nous arriverons à déjà, détruire la loi Travail, puis reprendre le contrôle de nos vies. Dans toutes les villes, même de moindre importance, la rage se fait sentir, il est donc normal que nous l’exprimions à Besançon. Nous espérons que cette action en appellera d’autres. En attendant, la nourriture récupérée a fait des heureux !

 

Ci joint le communiqué de lutte de Besançon, rédigé hier soir pendant la garde à vue de nos camarades.

Face à un système qui nous écrase, où chacun et chacune peut trouver des difficultés à se nourrir, nous avons « prélevé » quelques denrées alimentaires afin de les redistribuer aux oublié.e.s de la rue.
Nous sommes rentré.e.s dans un Casino Shop dont le passif fait note d’actions violentes envers les gens de la rue sans volonté aucune de détruire ou de casser.
Face à un gérant dérangé, violent, qui nous a séquestré.e.s à l’intérieur du magasin, notre seule solution a été de forcer ses portes pour nous échapper, éviter la violence et aller au bout de notre action.
Notre légitimité, nous l’avons trouvée dans tous les sourires et les remerciements de celles et ceux qui luttent tous les jours pour survivre, dans leur besoin de se sentir représenté.e.s et écouté.e.s.
Suite à cette action, trois de nos camarades ont été placés en garde à vue.
Le comité de luttes de Besançon soutient l’action menée et ne saurait se désolidariser de son but initial: la lutte contre toutes les précarités.
Viser cette épicerie était délibéré. En effet, les épiceries franchisées type Casino Shop et Carrefour Market participent à la gentrification du centre-ville bisontin puisqu’elles limitent l’accès de proximité aux denrées élémentaires en imposant des prix élevés. D’autre part, les gérants de cette épicerie ont régulièrement été pris en flagrant délit de mépris à l’encontre d’étranger-e-s et des plus démuni-e-s ces dernières semaines.

 

Rassemblement et manifestation contre les violences policières 20/04/2016

Ce mercredi rendez-vous avait été pris à 18h00 place Granvelle pour protester contre la répression policière durant ces dernières semaines du mouvement contre la loi Travail. Les 80 personnes présentes sont ensuite parties en manif sauvage dans le centre ville de Besançon.

Retrouvez les vidéos (non floutées) du cortège ici et .

A noter qu’au retour à Granvelle, Edwy Plenel le fondateur de Mediapart est venu passer le bonjour et nous a dit quelques mots. Son discours :

On se retrouve samedi pour la prochaine Nuit Debout et jeudi prochain pour le défilé syndical en attendant d’autres actions prévues..

Interview d’un de nos militants par Radio BIP

Dans l’émission Les Colères du Vendredi de Jean Paul du 15 avril 2016, notre porte parole était interviewé pour présenter notre groupe et parler de l’actualité militante sur Besançon et notamment de la lutte contre la loi Travail.

Il y évoque notamment notre fonctionnement, nos idées, nos prises de positions et nos objectifs. Si vous vous posiez des questions sur nous, voici quelques réponses. Si vous n’avez pas toujours été satisfait, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur les réseaux sociaux !

L’interview disponible sur le site de Radio Bip

Manifestation sauvage et Nuit Debout contre Hollande et sa loi Travail

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Jeudi 14 avril, au soir, l’Action Populaire était présente lors de la nouvelle édition locale de la Nuit Debout; et le moins que l’on puisse dire, c’est que la soirée a été une réussite! Elle commença a 18h00, avec une AG du Comité de Lutte Bisontin, qui cherche a regrouper et faire converger collectifs de mobilisations sociales et politiques – notamment le Comité de Mobilisation Universitaire, les salarié(e)s grévistes de Ginko ou encore Collectif des Intermittents et Précaires, organisations politiques et syndicales, associations, et simples citoyens engagés.

A 20h00 fut projetée l’émission « Dialogues Citoyens » où intervenait François Hollande. Il faut bien l’avouer, l’intérêt porté par les personnes présentes place Granvelle au lamentable spectacle présidentiel était assez réduit, si bien que l’émission fut interrompue, et c’est à ce moment que commença la manifestation nocturne dans les rues de Besançon.

Près de 350 personnes ont arpenté à vive allure les rues de la capitale comtoise, dans une ambiance électrique, tandis que pétards et feux d’artifices résonnaient dans la nuit. Flambeaux, drapeaux volants, riverains admirant le spectacle de leurs fenêtres, et poings levés et slogans bien sentis -tels que « Qui sème la misère, récolte la colère », « Une solution, révolution », « Tout le monde déteste la police » ou encore « Besac’, debout, soulève-toi ! »… Tout cela a contribué à la réussite de cette marche sauvage et spontanée. On aura également une pensée émue pour JC Decaux, qui a vu une de ses sucettes publicitaires partir en miettes ; ainsi que pour les pauvres policiers bisontins, visiblement pris au dépourvu puisqu’on ne les a pas croisé de toute la manif, sinon brièvement près de la place Pasteur, sans incidents.

Le cortège retourne à Granvelle, et s’apprête à passer une nouvelle Nuit Debout, là encore riche en débats, en idées, en rires et en musique.

Et c’est ainsi que 350 manifestants révoltés et déters firent plus de bruit et mirent plus d’ambiance que tous les défilés ronflants, chapeautés par les partis et les bureaucraties syndicales. Pour notre part, nous garderons un très bon souvenir de cette soirée qui aura été, sans aucun doute, la première d’une longue série.

A noter qu’une interpellation a eu lieu dans la soirée pour des tags sauvages présumés pendant la manif. La personne a été relâchée le vendredi midi.

A bientôt dans les rues et dans la lutte !

Les vidéos de la manifestation sont sur notre page Facebook : Ici et