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Auto-réduction au Casino Rue des Granges 28/04/2016

Suite à la manifestation syndicale du matin qui malgré la présence d’un cortège étudiant et lycéen n’a pas mobilisé grand monde et était assez peu dynamique, le comité de lutte de Besançon, des gens déters’ et des membres de l’AP ont décidés qu’il y en avait assez de l’inaction et des belles paroles sans actes derrières.

Il a donc été décidé de se rendre au Casino Rue des Granges pour effectuer une auto réduction pour nourrir les sans abris et les mendiants des rues du centre-ville, qui sont de plus en plus nombreux. Le gérant nous as comme prévu opposés une résistance et trois participants présumés dont des membres de l’AP ont été interpellés après l’action. Ils s’en sortent avec un rappel à la loi après 20h de GAV en attendant une éventuel plainte du gérant.

Alors pourquoi cette action ? Pour plusieurs raisons que nous allons essayer d’expliquer ici.

  • Tout d’abord, nous, militants révolutionnaires, affirmons que le droit de se nourrir à sa faim est un droit fondamental de tout être humain (homme comme animaux). Ce droit nous est confisqué, volé, interdit par l’économie. De ce fait, le constat est simple : il nous faut reprendre par la force ce droit. De plus, les franges les plus miséreuses de notre société sont celles qui sont les plus exposées à la faim. Nous avons donc décidé de prendre ces denrées pour aller nourrir les SDF du centre ville et non pour notre petit plaisir personnel.
  • Mais pourquoi avoir choisi cette épicerie en particulier. Tout d’abord, il était hors de question de piller des petits commerçants qui collaborent régulièrement avec les associations qui organisent des distributions de nourriture comme le Resto’ Trottoir, Sans Abris mais pas sans amis etc.. Nous avons choisi ce casino Shop là car le gérant est connu pour son agressivité envers les SDF et les personnes étrangères. Il y a deux ans, un SDF avait été agressé au Taser en fouillant les poubelles de cette épicerie. De plus, les franchises de type Casino ou Monoprix sont bien connus pour leur prix exorbitants qui chassent les personnes les plus pauvres des centres ville, détruisant la proximité, et gentrifiant nos vies. Voilà pourquoi cette épicerie a été visée.

Que retenir de cette action ? Certain.e.s diront qu’il ne fallait pas, que ce n’est « pas bien », que nous n’étions pas préparés, etc. En attendant, nous à l’Action Populaire assumons nos actes et nous sommes persuadé.e.s qu’il n’y a que dans la conflictualité et dans le rapport de force que nous arriverons à déjà, détruire la loi Travail, puis reprendre le contrôle de nos vies. Dans toutes les villes, même de moindre importance, la rage se fait sentir, il est donc normal que nous l’exprimions à Besançon. Nous espérons que cette action en appellera d’autres. En attendant, la nourriture récupérée a fait des heureux !

 

Ci joint le communiqué de lutte de Besançon, rédigé hier soir pendant la garde à vue de nos camarades.

Face à un système qui nous écrase, où chacun et chacune peut trouver des difficultés à se nourrir, nous avons « prélevé » quelques denrées alimentaires afin de les redistribuer aux oublié.e.s de la rue.
Nous sommes rentré.e.s dans un Casino Shop dont le passif fait note d’actions violentes envers les gens de la rue sans volonté aucune de détruire ou de casser.
Face à un gérant dérangé, violent, qui nous a séquestré.e.s à l’intérieur du magasin, notre seule solution a été de forcer ses portes pour nous échapper, éviter la violence et aller au bout de notre action.
Notre légitimité, nous l’avons trouvée dans tous les sourires et les remerciements de celles et ceux qui luttent tous les jours pour survivre, dans leur besoin de se sentir représenté.e.s et écouté.e.s.
Suite à cette action, trois de nos camarades ont été placés en garde à vue.
Le comité de luttes de Besançon soutient l’action menée et ne saurait se désolidariser de son but initial: la lutte contre toutes les précarités.
Viser cette épicerie était délibéré. En effet, les épiceries franchisées type Casino Shop et Carrefour Market participent à la gentrification du centre-ville bisontin puisqu’elles limitent l’accès de proximité aux denrées élémentaires en imposant des prix élevés. D’autre part, les gérants de cette épicerie ont régulièrement été pris en flagrant délit de mépris à l’encontre d’étranger-e-s et des plus démuni-e-s ces dernières semaines.